L’analyse schenkérienne subit encore aujourd’hui en France des attaques aussi virulentes et aussi mal informées qu’aux États-Unis vers 1945. Le problème vient de ce que les commentateurs ne connaissent généralement que L’Écriture libre, qui ne donne qu’une vision partielle de la théorie. L’article montre, notamment sur base des analyses par Schenker du Petit Prélude BWV 924 de Jean-Sébastien Bach et de Träumerei de Schumann, que les aspects les plus dogmatiques, en particulier la théorie de la structure fondamentale et de sa ligne descendante, n’apparaissent que très tardivement dans les écrits de Schenker. Elles n’y apparaissent en outre que comme résultat empirique de nombreuses analyses, plutôt que comme axiomes.