STRAEHLI, BENJAMIN, EN-DEÇÀ DE LA FORME ET DU CONTEXTE : L’ÉTUDE DU MATÉRIAU MUSICAL, MUSURGIA, 28/2-3 (2021)

Auteur: Benjamin Straehli
Titre: En-deçà de la forme et du contexte : l’étude du matériau musical
Pagination: 35-48
Langue de l’article: Français
Résumé français: 
Cet article porte sur la tentative menée par Pierre Schaeffer pour élucider le phénomène musical par l’étude du matériau : le son lui-même, tel qu’il est perçu dans l’audition humaine. Cette étude avait pour but d’identifier les conditions auxquelles des sons deviennent de la musique. L’entreprise a été critiquée, d’une part parce qu’elle sous-estimerait le rôle de l’organisation musicale, d’autre part parce qu’elle négligerait celui du contexte historique. On peut qualifier de formaliste la première objection et de contextualiste la seconde. L’article présente la méthode de Schaeffer et ses résultats, qui n’ont pas pleinement répondu à la question qu’il se posait. Cet échec apparent peut s’expliquer soit en rappelant que la recherche n’a, de fait, jamais été menée jusqu’à son terme, soit en affirmant que la méthode était de toute façon inappropriée. Les objections formaliste et contextualiste suggèrent que cette seconde explication serait la bonne. L’article les examine toutes deux, pour conclure qu’à ce jour aucune n’a été formulée de façon vraiment convaincante. La question « Qu’est-il possible d’apprendre de la musique par l’étude de son matériau ? » reste ouverte.
Résumé anglais: 
This article examines Pierre Schaeffer’s attempt to explain musical phenomena by investigating its raw material, which is sound itself as perceived by a human listener. Schaeffer’s aim was to identify the conditions under which sounds become music. The endevour has been criticised for underestimating the importance of musical organisation and for neglecting the role of historical context. These objections may be respectively qualified as formalist and contextualist. The article outlines Schaeffer’s method and results, which did not fully answer the questions he posed. This apparent failure can be explained either by arguing that Schaeffer’s research was in fact never completed, or by stating that his method was inadequate from the beginning. The latter explanation is the one suggested by both formalist and contextualist objections. The article examines these objections and argues that none of them has yet been developed in a truly convincing way. The question: “What can we learn about music by investigating its material?” is still to be answered.