Ce texte vise à approfondir la démarche initiée dans l’article « Vers un Tonnetz polyvalent : prospections autour d’un nouveau modèle graphique ». Il s’agit ici d’exploiter plus avant les perspectives ouvertes par cette ébauche de Tonnetz (réseau tonal, en allemand) dit « polyvalent », destiné à l’analyse systématique de progressions harmoniques de proximité qui englobent indifféremment des accords parfaits ou des accords de septième. Dans un premier temps, après avoir brièvement rappelé l’historique de ce travail et les principaux enjeux qu’il soulève, les différentes étapes de recensement, de catégorisation et de qualification des transformations harmoniques potentiellement prises en charge par ce modèle de Tonnetz font l’objet d’une présentation complète et d’une justification méthodologique. Cette proposition de classification, à la fois empirique et spéculative, constitue le complément nécessaire au Tonnetz lui-même, l’usage conjoint du graphique et des types de transformations que l’on peut en déduire devant a priori permettre la mise en œuvre d’analyses comparatives précises et rigoureuses. Dans un deuxième temps, le Tonnetz et sa nouvelle classification afférente sont employés dans le cadre d’une analyse comparative qui porte sur deux passages significatifs d’œuvres composées au milieu du xixe siècle (Chopin et Wagner).