GONNARD, HENRI, QUATRIÈME DEGRÉ LYDIEN ET SYSTÈME DE DIFFÉRENCES, L’EXEMPLE DE LA SYMPHONIE EN LA MINEUR OP. 63, MUSURGIA, 15/1-3 (2008).
Auteur:
Gonnard, Henri
Titre:
Quatrième degré lydien et système de différences, L’exemple de la Symphonie en la mineur op. 63
Pagination:
17-25
Résumé français:
L’intervalle de triton joue un rôle-clé dans la Symphonie en la mineur. Depuis la théorie médiévale de l’octoechos, le triton occupe une place spécifique parmi les autres intervalles. Au sein du système tonal, il demeure l’intervalle dissonant par excellence, à la fois « destructeur » de la tonalité, porteur d’instabilité et de tension, mais porteur aussi de l’affirmation de la tonalité dans l’accord de dominante. Sibelius, cependant, en fait un usage qui, par sa mobilité, « brouille les pistes » de la tonalité. Lorsque le triton est construit sur la tonique, seule la sensible ascendante se résout pour former la quinte, la tonique elle-même résiste à l’attraction descendante. Le premier thème de la Symphonie op. 63, qui pose d’entrée l’intervalle de quarte augmentée comme intervalle clé, confère à toute l’œuvre sa ligne de force esthétique. Aussi, le trouve-t-on caractériser également tant le thème initial du deuxième mouvement que celui du dernier. La Quatrième symphonie en obtient une place unique dans la production du compositeur : Sibelius déborde amplement, avec cette œuvre singulière, le rôle de représentant de la Finlande au sein du concert des compositeurs européens de la première moitié du xxe siècle.
Résumé anglais:
The tritone plays a key role in the Symphony in A minor. Since the medieval theory of the octoechos, the tritone occupied a specific position among the other intervals. Within the tonal system, it remains the main dissonant interval, both “destructive” of tonality as carrier of instability and tension, and carrier of the tonal affirmation in the dominant chord. Sibelius, however, utilizes it in a mobile way that blurs tonality. When the tritone is built upon the tonic, only the ascending leading tone finds resolution on the fifth, while the tonic itself resists the descending attraction. The first theme of the Symphony op. 63, presenting from the outset the interval of the augmented fourth as the key interval, imparts the aesthetic power of the whole work. One finds it therefore as characteristic element of the initial theme of both the second and the last movements. The Fourth symphony so gains a unique position in the production of the composer : Sibelius, with this singular work, goes largely beyond the mere role of Finnish composer among the European composers of the first half of the 20th century.
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