Le présent article s’attache à montrer la façon dont la notion de « prose musicale » a été investie de valeurs très différentes, selon le cadre esthétique dans lequel elle a été employée. L’idée est de partir d’un moment où deux paradigmes opposés se croisent : le début du xixe siècle. On peut observer à ce moment la concomitance de vives critiques adressées à des compositeurs accusés de faire de la « prose » parce qu’ils sont incapables d’écrire de belles mélodies, et d’autre part la recherche d’un idiome musical plus libre, plus naturel, auquel la prose servirait de modèle. Ces considérations sur la musique seront mises en perspective avec quelques réflexions sur l’art des vers, dans la France de ces mêmes années.